LA PRESSE EN PARLE...
Ecoutez le reportage de France Inter, du 30 septembre 2015 sur l'ouvrage Le changement Climatique
Regardez l'interview de Jean-François Soussana et Jean-François Guégan dans le magazine de la santé du 28 octobre 2015 sur France 5
( À partir de la 14ème minute )
Ecoutez Jean-François Guégan dans l'émission Comment ça va bien ? présentée par Stéphane Bern sur France 2 du 27 novembre 2015
QUELQUES EXTRAITS...
Changement Climatique et Biodiversité
En 2014, le 5e rapport du GIEC confirme qu’une large partie des espèces terrestres et marines ne seront pas capables de se déplacer suffisamment vite pour trouver des climats adaptés à leur survie. Or une espèce qui ne peut pas s’adapter disparaît. De façon générale, les espèces qui dépendent d’un environnement très particulier ont moins de chances de s’adapter que celles qui s’accommodent de presque tout. Certaines n’ont pratiquement aucune chance. C’est le cas du lieu jaune dans la mer du Nord, du saumon, de la truite et du brochet, pour ne parler que des poissons de chez nous.
Partout sur la planète, les dates d’accouplement et de migration évoluent, les espèces montagnardes montent d’un cran en altitude… Il faut savoir qu’un seul petit degré supplémentaire correspond en France à un déplacement du climat d’environ 180 km du sud vers le nord, et des aires de répartition botaniques et animales qui s’ensuivent. La floraison des pommiers a avancé de 10 jours en trente ans ; il y a trente ans, les vendanges étaient moins précoces de deux à trois semaines, et le vin bien moins alcoolisé. Sur 85 espèces étudiées, une quarantaine ont vu leur taille rapetisser, par exemple certains cerfs et moutons, pour s’adapter au manque de végétaux lié à la hausse des températures.
Favorisés pour le moment par l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère et la stimulation de la photosynthèse, la plupart des arbres de nos forêts voient leur période de croissance s’allonger. Les bourgeons éclosent plus tôt alors que les feuilles tombent plus tard, la productivité s’accroît de 40 %. Mais cela ne devrait pas durer. Car si les arbres aiment le CO2, ils n’apprécient guère les régimes exceptionnels, tempêtes et épisodes de sécheresse à répétition, qui favorisent les incendies et le développement des parasites. Avec 2,6 °C en plus, les paysages de forêts françaises risquent d’être bien différents à l’horizon 2050, avec des dépérissements qui ont déjà commencé dans certaines régions, des disparitions d’espèces et des déplacements des végétations typiques.
Changement Climatique et Agriculture
Certaines zones ont profité des changements. Sous l’effet de la chaleur, l’Irlande a connu 25 % de production de betterave sucrière en plus, et la Finlande 12 % de colza supplémentaire. On trouve déjà en 2015 du champagne « made in England » ! Le vignoble de Denbies, à 30 km de Londres, est devenu depuis quelques années déjà un grand producteur de vins pétillants vinifiés à la méthode champenoise. Avec des hivers plus doux et des étés plus chauds, le site est même devenu une des attractions touristiques les plus prisées de la région. Un exemple de plus qui montre que l’Europe du Nord, avec plus de chaleur et d’humidité, devrait voir ses rendements s’envoler là où l’Europe du Sud risque de plonger.
La « ferme verticale » est une solution étudiée par bon nombre d’architectes. Partant du principe qu’en 2050, 6,4 milliards d’habitants vivront en milieu urbain (contre 3,3 aujourd’hui), ils planchent sur des projets d’immeubles entièrement végétalisés où les cultures prendraient place à l’intérieur. Cette agriculture citadine permettrait une production en continu, une économie des surfaces arables, une filière intégrant les industries de transformation alimentaire, une réduction du temps de stockage et de transport, et bien sûr de s’affranchir des aléas climatiques, avec des conditions constantes pour ces cultures.
Changement Climatique et Santé
En 2050, les étés seront beaucoup plus chauds que maintenant. Il se pourrait même, estiment les experts, qu’un été sur trois soit à l’image de la canicule de 2003 que tout le monde garde en mémoire. Déshydratation, hyperthermie, maladies vasculaires, complications respiratoires : 9 décès sur 10 en France étaient ceux de femmes âgées, vivant seules dans des grandes villes surchauffées. Car chaleur et pollution vont de pair. L’augmentation de la teneur de l’air en ozone et autres polluants qui exacerbent les maladies cardiovasculaires et respiratoires est en autre facteur aggravant de ces canicules.
L’accroissement des cancers de la peau et des cataractes devrait beaucoup occuper les services hospitaliers. La France de 2050 devrait également beaucoup éternuer et s’étouffer, chaleur et pollution faisant exploser les cas d’asthme et d’allergies : augmentation de la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère qui permet aux plantes de produire davantage de pollen, donc plus d’allergènes, arrivée plus précoce de ces pollens, allongement de la période de floraison...
Changement Climatique, Transports et villes
En 2050, grands projets autoroutiers et aéroportuaires auront probablement été mis en veilleuse au bénéfice du rail et des voies d’eau. Côté fret, le train sera aussi devenu le moyen de transport numéro 1.
Plus denses, les villes auront permis de rapprocher progressivement logements, emplois, loisirs, commerces, et de limiter ainsi les déplacements. La plupart des grandes agglomérations de France auront mis en place des politiques d’urbanisme et opté pour des tramways nouvelle génération munis de volants d’inertie, des masses en rotation permanente qui entraînent les roues après coupure du courant (comme cela existe déjà à Nice) ou alimentés par le sol (comme à Bordeaux).
Changement Climatique et Alimentation
Beignets de criquets, steaks hachés de sauterelles, vers de farine, chocolats de Noël aux insectes… Qu’on aime ou non l’idée, les petites bêtes s’invitent au menu et il se pourrait fort qu’elles soient l’avenir de notre alimentation à tous. Vous en doutez ? La question est prise très au sérieux par bon nombre de scientifiques et les plus hautes instances.
Changement Climatique, Tourisme et migrations humaines
Les petites îles et les zones côtières à faible altitude ont peu de chances de s’en sortir. C’est le cas de l’archipel des Maldives, bien connu pour ses plages de sable blanc, avec 80 % de son territoire à seulement 1 m au-dessus du niveau de la mer. La disparition de ce confetti dans l’océan Indien avant la fin du XXIe siècle sonnera le glas d’une des destinations touristiques les plus prisées au monde, mais aussi déclenchera l’émigration de ses 380 000 habitants. Une goutte d’eau parmi les 200 millions de migrants climatiques que prévoit une étude de la Banque mondiale à l’horizon 2050.
Changement Climatique et Climat
Non seulement la France n’échappera pas au réchauffement climatique, mais la hausse des températures risque d’y être plus importante qu’en moyenne planétaire. En résumé, la France sera plus chaude et plus pluvieuse dans les années à venir avec des étés pouvant afficher jusqu’à 5 °C de plus d’ici la fin du siècle et des épisodes climatiques extrêmes plus fréquents. Quel que soit le scénario retenu, les températures pourraient être supérieures de 0,6 °C à 1,3 °C dès 2050 par rapport à la période 1976-2005 et atteindre une fourchette alarmante entre 2,6 °C et 5,3 °C dès les années 2071-2100. + 1,3 °C, c’est le réchauffement qu’a connu la France entre 1901 et 2012, autrement dit, ce qui s’est passé en 112 ans pourrait aujourd’hui se produire en seulement 35 ans.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site compagnon de l'ouvrage