Pour les êtres vivants de petite taille, un jardin est avant tout une partie d’un espace plus vaste doté de toutes sortes de caractéristiques (végétation actuelle, nature du sol, exposition des lieux, climat local, latitude), qu’ils cherchent à coloniser (sans tenir compte des notions humaines de propriété !).
Comme partout sur Terre, la nourriture y est contingentée et la concurrence est la règle. Certains paramètres, comme la latitude ou la végétation qui croît, éliminent d’emblée certaines espèces, tandis que d’autres les favorisent. Quand le jardin est cultivé ou entretenu d’une manière stable, un certain nombre d’espèces parviennent à s’établir et un équilibre écologique provisoire se met en place.
Oiseaux (merles, pies, mésanges, pigeons, moineaux, rapaces nocturnes),petits mammifères (hérissons, taupes, fouines, renards, etc.), reptiles(orvets, lézards et couleuvres, geckos dans le Midi) et amphibiens (tritons, grenouilles et crapauds) constituent les prédateurs naturels de toutes les petites bêtes. Dans l’idéal, ces animaux contribuent activement à la limitation des effectifs, sans pour autant éradiquer totalement les espèces(sinon, ils n’auraient plus rien à manger !).
Le sol reste à la base de la biodiversité, toutes sortes de vers et larves s’y développent, et beaucoup d’espèces s’y cachent pour hiverner ou attendre des jours meilleurs (les pluies, par exemple, pour les limaces).
La biodiversité reste cependant avant tout corrélée à la diversité des espèces végétales, et il ne suffit pas de planter de belles fleurs pour attirer les papillons (comme on le lit un peu partout), mais il faut d’abord que ces insectes trouvent dans le jardin de quoi nourrir leurs chenilles !
Dans l’idéal, le jardin offre de la nourriture à toutes les petites bêtes qui ne demandent qu’à s’installer, sans que cela entrave les cultures ou l’esthétique du jardin, tandis que les prédateurs et parasites font leur « boulot »à la place des pesticides.
Il est bon d’évoquer ici la notion d’esthétique, car l’organisation du jardin est souvent fondée sur une esthétique qui échappe pourtant à celui qui la commande.
Il est un fait que les jardins « à la française », propres et nets, favorisent moins la biodiversité que ceux « à l’anglaise » où la nature a davantage le droit de s’épanouir…
Cet extrait est issu de l'ouvrage :