Si les villes misent principalement sur l’énergie solaire, ce n’est pas sans raison : dans son rapport de 2016, l’Agence internationale de l’énergie insiste notamment sur le rôle que pourraient jouer les panneaux sur les toits, en fournissant d’ici 2050, un tiers des besoins des villes en énergie.
Dans ce contexte, nombre de métropoles se sont lancées dans la course à la capture des rayons de soleil. Y compris celles que l’on aurait cru être à l’abri de la raréfaction des énergies fossiles. Détenant 10 % des réserves d’hydrocarbures mondiales, les Émirats arabes unis, et en tout premier lieu Dubaï, ont décidé qu’à partir de 2030, tous les immeubles seraient couronnés de panneaux solaires qui devraient fournir 75 % des besoins d’énergie de la mégapole en 2050. En Allemagne, la ville de Marburg s’est dotée d’une « charte » obligeant tous les propriétaires à installer ces panneaux sur leur toit dès lors qu’ils rénovent leur toiture. Pour les bâtiments neufs, dès 2008, l’État fédéral avait imposé un seuil de 14 % d’énergies renouvelables.
La France n’est pas restée les bras croisés : de Bordeaux à Lyon en passant par Nice, les villes multiplient les projets. Avec ses 4 000 m2 de panneaux voltaïques, la toiture du stade d’athlétisme Pierre-Quinon à Nantes est devenue une des plus grandes centrales urbaines solaires intégrées à un bâtiment de l’Hexagone. Pour convaincre les habitants de la capitale des Pays-de-la-Loire à franchir le pas, la métropole teste un nouveau service proposé par une start-up pour donner aux candidats à l’installation de panneaux sur leur toit des informations sur son potentiel. À Grenoble, ce sont les parkings qui sont mis à contribution : recouverts d’ombrelles truffées de panneaux photovoltaïques, l’un d’entre eux de 300 places produit déjà 800 Mégawatts, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 300 foyers.
Alors qu’il fallait auparavant choisir entre panneaux solaires photovoltaïques pour produire l’électricité, et panneaux solaires thermiques pour alimenter les chauffe-eau, les constructeurs ont aujourd’hui mis au point de nouveaux équipements à usage mixte. Ces panneaux hybrides ont en outre des rendements supérieurs à leurs prédécesseurs et maximisent les surfaces disponibles. Des start-up et laboratoires de recherche travaillent aussi sur de nouveaux prototypes permettant par exemple de transformer les vitrages des fenêtres en supports photovoltaïques avec à la clé la possibilité de multiplier par 50 la production d’énergie par rapport aux panneaux installés sur les toits. Tout aussi émergente, l’incorporation de pérovskites, des cellules hybrides composées d’un mélange de matériaux organiques et inorganiques aux performances exponentielles, agite les chercheurs du monde entier.
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