Retrouvez Gisèle Séginger pour une conférence sur La nature à Paris au 19e siècle. Cette rencontre vous donnera accès à la visite gratuite du Musée le même jour, de 18h30 à 20h30.

À la fin du XVIIIe siècle, l’écrivain Sébastien Mercier critiquait une royauté qui avait délaissé Paris pour Versailles, et il dressait le tableau d’une capitale encore médiévale, sale, mal odorante, insuffisamment aérée. Les jardins et parcs aménagés ouverts au public n’étaient alors pas nombreux et ne compensaient pas l’absence d’arbres dans bien des quartiers aux ruelles tortueuses, qu’on peut encore voir dans la première moitié du XIXe siècle. Mais les médecins hygiénistes sont de plus en plus influents et la population mieux éduquée grâce à l’essor de la vulgarisation scientifique depuis la Révolution. La promulgation de lois et la volonté des nouveaux pouvoirs publics permettent aussi d’envisager dès le début du siècle un urbanisme plus réfléchi. En 1800 débute le percement de la rue de Rivoli qui sera terminé sous le Second Empire.

L’évolution des sensibilités, l’influence persistante du rousseauisme stimulent l’intérêt pour la nature même chez les citadins. Le baron Haussmann, chargé par Napoléon III de métamorphoser Paris, s’adjoint les compétences de l’ingénieur Adolphe Alphand, à la tête d’un nouveau service des Promenades et Plantations. Il restera en fonction après la chute d’Haussmann et sous la Troisième République, jusqu’à sa mort en 1891, jouant ainsi un rôle majeur dans l’organisation des espaces verts parisiens (squares, parcs, jardins, boulevards bordés d’arbres). Les voyages, les expositions universelles suscitent l’engouement pour une nature exotique, qui s’introduit en ville, dans les jardins publics ainsi que dans les serres des hôtels particuliers.

De Balzac à Zola, la littérature rend compte des évolutions, du développement de nouvelles formes de sociabilité dans les espaces verts, de l’apparition de nouvelles pratiques (la flânerie, la promenade au Bois…), de l’évolution sociale et architecturale. La serre (ou jardin d’hiver) devient, par exemple, un signe de richesse et de distinction dans les belles demeures, et un lieu de savoir et de mondanité comme au Jardin d’hiver des Champs-Élysées, aujourd’hui disparu. Elle joue un rôle dans certains romans, influençant l’humeur et les penchants des personnages. Mais la littérature ne se contente pas de représenter les changements et de dresser des décors conformes à la réalité. Elle influe sur les modes, sur les comportements et elle a parfois contribué à la naissance d’un sentiment pré-écologique, dans certains cas sous l’influence des idées socialistes et libertaires. Cette conférence abordera l’évolution de la nature dans Paris à travers le prisme de la littérature.

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