Longtemps, les rainettes ont été considérées comme des baromètres, indiquant la pluie et le beau temps. On prétendait que l’animal, enfermé dans un bocal, avec un fond d’eau et muni d’une échelle, en gravissait les barreaux pour annoncer l’ensoleillement ou restait dans l’eau lorsque le temps était humide.
Une fausse étymologie est d’ailleurs liée à cette fable :« baromètre » viendrait du barreau sur lequel elle se tiendrait, soit « barreau maître », alors qu’en réalité, le mot vient de baros (« lourdeur, pesanteur » en grec) et metron (« mesure »).
La légende serait née de propos tenus en 1863 par Auguste Duméril, titulaire de la chaire d’Herpétologie au Muséum national d’histoire naturelle : « Les grenouilles des arbres, ou rainettes, annoncent la pluie par leurs coassements, on peut se faire un hygromètre ou un baromètre vivant en mettant un de ces animaux dans un vase où l’on a soin de lui donner de l’eau et des insectes pour sa nourriture. On pourrait ainsi le conserver jusqu’à sept années consécutives. Dans leur prison de verre munie d’une petite échelle, leur ascension indique que le temps sera sec. »
Plus proche de nous, le bulletin météorologique d’Europe 1 laissait entendre avec humour que les prévisions d’Albert Simon, célèbre présentateur météo de1958 à 1986, provenaient d’une rainette dans un bocal ! En 1974, la chanson de Carlos Señor Météo y fait référence : « Ma grenouille est malade/et elle n’a plus vingt ans/Le soleil est en rade/elle avait annoncé du beau temps. » C’est bien connu, la grenouille, la rainette sont synonymes de milieux aquatiques et de pluie. Ne chante-t-on pas : « Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille » ?